Clemens
von Wedemeyer
Social geometry
L’œuvre Social Geometry semble se concevoir d’abord comme une vidéo éducative en noir et blanc impliquant une voix hors champ. Le public plonge au cœur d’une représentation de personnes qui se convertissent en différents points. Les relations entre elles deviennent des lignes abstraites. Des courts-circuits se produisent pour faire émerger des associations artistiques. De là, apparait une esthétique rappelant à la fois des constellations du zodiaque et des stratégies de cybercriminels. La vidéo est une enquête artistique sur la représentation schématique des relations humaines et des entités non humaines, par exemple dans les images de réseaux. Il présente la traduction de données en images abstraites. Les racines historiques du projet renvoient au sociologue Georg Simmel (1858-1918) et plus précisément, à son concept sur la géométrie sociale, où les relations humaines sont représentées par des cercles interconnectés. Il se réfère également aux techniques de cartographie sociologique comme celle de Jacob Moreno qui apparaissent au XXe siècle : des lignes évoquant des relations permettant d’analyser les rapports entre les élèves d’une classe. Cette exploration des configurations sociales va de pair avec une compréhension des stratégies sociales utopiques et conceptuelles dans des diagrammes, tels que ceux que l’on trouve dans les instituts soviétiques collectivistes. Ces images montrent un réseau où tous les individus sont interconnectés, imitant un système informatique dont les données dépendent de plusieurs sources.
The work Social Geometry initially appears to be an educational black and white video with a voiceover. The audience is plunged into a representation of people who are transformed into different points. The relationships between these people become abstract lines. Artistic associations emerge from short-circuits. The resulting aesthetic is reminiscent of both the constellations of the zodiac and the strategies of hackers. The video was created as an artistic investigation into the diagrammatic representation of human relationships and non-human actors, for example in network images. It presents the translation of data into abstract images. The historical roots of the project go back to the sociologist Georg Simmel (1858–1918), more specifically his concept of social geometry which depicts human relationships through interconnected circles. It also refers to sociological mapping techniques which appeared in the 20th century in the work of Jacob Moreno[A1] , where lines representing relationships enable the viewer to analyze links in school classes. This exploration of social configurations went hand in hand with an understanding of both utopian and conceptual social strategies in diagrams, such as those found in the Soviet Institutes of Collectivism[A2] . These images show a network where all individuals are interconnected, mimicking a computer system whose data depends on several sources.
[A1]Consider adding the years of Moreno’s life (1889-1974), as for Simmel, or remove Simmel’s.
[A2]Unsure about the capital letters. Unless there is an actual establishment called Institutes of Collectivism (which I cannot find online), consider using lowercase i and c: institutes of collectivism.
Biographie
Clemens von Wedemeyer vit et travaille à Berlin. Artiste visuel et cinéaste, il est professeur d’arts médiatiques à l’Academy of Fine Arts de Leipzig. Sa pratique se situe entre l’art et le cinéma, bien que ses films soient de forme fluide et adoptent une position fortement conceptuelle à l’égard de leur contenu. Ses œuvres traitent de la dynamique des groupes, des relations de pouvoir et des stratifications historiques qui façonnent nos vies aujourd’hui.
Von Wedemeyer a pris part à de grandes expositions collectives telles que la 1re biennale de Moscou (2005), la 4e biennale de Berlin (2006), le Skulptur Projekte Münster (2007), la 16e biennale de Sydney (2008) et Documenta (13) (2012). Il a notamment présenté des expositions solos au MoMA PS1 à New York City, au centre d’arts audiovisuels ARGOS de Bruxelles, au Barbican Art Centre à Londres, à la Frankfurter Kunstverein, au Museum of Contemporary Art Chicago et à la Hamburger Kunsthalle. Plus récemment, il a présenté « Mehrheiten » (Majorités) à la GfzK Leipzig (2019) et « Illusion of a Crowd » (Illusion d’une foule) au centre VOX à Montréal (2022). « ESIOD 2015 » est présenté pour la première fois à la 66e Berlinale en 2016.
Clemens von Wedemeyer is an artist and filmmaker who lives and works in Berlin and holds a professorship for Expanded Cinema at the Academy of Visual Arts Leipzig. Von Wedemeyer’s practice moves between art and cinema, albeit with films of changing form that take a strongly conceptual position towards their content. The works deal with group dynamics, power relations and historical stratifications that shape our lives today.
Clemens von Wedemeyer has participated in group exhibitions such as the 1st Moscow Biennale (2005), the 4th Berlin Biennale (2006), Skulptur Projekte Münster 2007, the 16th Biennale of Sydney (2008) and dOCUMENTA (13) (2012). He has had solo exhibitions at MoMA PS1 in New York City, the ARGOS Centre for Art and Media in Brussels, the Barbican Art Centre in London, the Frankfurter Kunstverein, the Museum of Contemporary Art Chicago, and Hamburger Kunsthalle, and more recently “Mehrheiten” at GfzK Leipzig (2019) and “Illusion of a Crowd” at VOX in Montréal (2022). “ESIOD 2015” celebrated its premiere at the 66th Berlin International Film Festival (Berlinale) in 2016.