Sheena Hoszko
Biographie
Sheena Hoszko est une sculpteure, organisatrice antiprison et colonisatrice d’origine polonaise vivant et travaillant à Tio’tia:ke/Mooniyaang/Montréal. Sa pratique artistique, nourrie de ses expériences familiales de l’incarcération, du domaine militaire et de la santé mentale, examine les rapports de pouvoir et la violence dont sont empreints les lieux géographiques, architecturaux et psychologiques. Hoszko emploie des stratégies post-minimalistes pour attirer l’attention sur les politiques inhérentes aux espaces et aux matériaux, et elle se sert principalement d’objets loués ou réutilisables qui regagnent le monde sous leur forme non artistique une fois le projet terminé.
Hoszko a présenté son travail au pays et à l’international, notamment au Musée d’art contemporain à Montréal, au centre A Space à Toronto et à La Ferme du Buisson à Paris. Elle a participé à des résidences au Santa Fe Art Institute au Nouveau-Mexique, à La Cité internationale des arts à Paris et à la Villa Magdalena K en Allemagne. Ses écrits ont été publiés dans le MICE Magazine et le livre Free Inside: The Life and Work of Peter Collins. Elle a fait partie des finalistes au prix Sobey pour les arts 2021 et est actuellement étudiante au doctorat en Cultural Studies à l’Université Queen’s de Kingston, en Ontario.
Démarche
Œuvre : Il en coûte 125 466 $ par an pour garder une personne en prison. Quelle autre sorte d'institutions construiriez-vous à la place?
Ce projet est une installation in situ composée de deux bannières peintes fabriquées et installées dans la Galerie d’art du Parc. Sur la bannière, on peut lire « Il en coûte 125 466 $ par an pour garder une personne en prison. Quelle autre sorte d’institutions construiriez-vous à la place ? »
La Galerie d’art du Parc est située dans le manoir de Tonnancour, sur des terres abénaquises volées en 1650 par Louis d’Ailleboust, alors gouverneur de la Nouvelle-France. Le manoir de Tonnancour servit tour à tour de seigneurie, d’hôpital, de prison et d’école pour garçons. Ce projet fait écho à l'histoire continue de ce lieu, et se base sur la pensée de la militante abolitionniste noire Ruthie Wilson Gilmore, pour qui l'abolition des prisons permet de «créer des institutions où la vie s'affirme ». Les bannières sont constituées de bâches en toile et de peinture latex ; elles encouragent le public à imaginer d’autres manières de dépenser le budget annuel de 125 466 $ alloué par personne emprisonnée dans ce qu’on appelle le Québec et le Canada. Ce projet est accompagné d’un carnet des visites où le public pourra inscrire ses propositions de modes de vie générateurs, ainsi que d’un court texte racontant l’histoire des prisons dans ce qu’on appelle le Québec et le Canada. À la fin de la période d’exposition à la Galerie du Parc et au manoir de Tonnancour, les bannières seront déposées dans un lieu public qui reste à déterminer.
Crédit photo (oeuvre) : Jean-Michael Seminaro